Midi Libre du Lundi 2 avril 2007

 

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    Textile

    La quête médiévale des passionnées du boutis

    R A P P E L

    A Calvisson, petite commune du Sommiérois (Gard), une association réunit des passionnées du boutis. L'amour de cet art textile ancestral  très développé en Provence, a amené un petit groupe de Calvissonnaises à créer un musée. Mais l'aventure qui occupe depuis plus d'un an les brodeuses prend l'allure d'un véritable défi : elles reproduisent à l'identique une pièce textile médiévale, datée de la fin du XIVè siècle, qui pourrait être le plus vieux boutis du monde, et présente un intérêt historique évident. Le Tristan Quilt (son nom en anglais) et la Copperta de Guicciardini (pour la partie italienne intriguent. Les Calvissonnaises, aidées par des Audoises, espèrent bien lever le voile.

     

    Elles sont une cinquantaine tête baissée, tirant l'aiguille ou le crayon dans la petite salle des associations de Calvisson (Gard). Le chantier dans lequel elles se sont lancées est immense; digne du travail des moines copistes du Moyen âge. À cette différence près que ces dames n'ont pas fait voeu de silence! Autour de Francine Nicolle, présidente de I'association du boutis en Vaunage, elles reproduisent une pièce textile du XIVè siècle, probablement le plus vieux boutis du monde: C'est l'histoire du Tristan Quilt et de la Coperta de Guicciardini, deux  morceaux d'une même étoffe, dont l'un se trouve à Londres, au mu­sée Albert et Victoria et l'autre à Florence, au musée Bargello. Les calvissonaises se sont données pour défi de refaire à l'identique la partie anglaise - Le Tristan Quilt -soit une pièce de 5,50 m sur 2,80 m. Probablement fabriquée en Sicile, la pièce a pu être datée comme ayant été fabriquée à la toute fin du XIVè siècle. Composée de deux étoffes, avec des motifs en relief, rembourrés de coton.

       

    " Nous devons exposer notre travail à Londres fin 2008. Nous avons prévu un charter pour y aller !"

     

    Il s'agit bien d'un boutis. Comme la tapisserie de Bayeux (qui elle, date du XIè siècle), le Tristan Quilt est une sorte de bande dessinée médiévale, qui avait probablement pour vocation de faire passer un message politique. " La pièce est ornée de figures de Tristan, une seule représente Iseult et sur la partie supérieure, nous avons des textes en caractères lombards. Visiblement dans une écriture abâtardie, celle des marchands. On ne sait pas ce que cela signifie", note Francine Nicolle qui compte bien mener l'enquête jusqu'au bout. Du côté italien comme du côté anglais, des recherches et une restauration des originaux sont en cours. Francine Nicolle est en contact avec les conservateurs des deux musées.

     

    "Nous devons exposer notre travail fin 2008 à Londres lors de l'inauguration de la salle médiévale du musée Albert et Victoria. Nous avons prévu de faire un charter pour y aller ! Blague à part, avoir une date butoir nous oblige à nous organiser", poursuit l'infatigable Francine qui a également mis au travail des groupes de dames dans l'Aude et en Normandie, chacune confectionnant des morceaux de la pièce.

    En chef d'orchestre, Francine Nicolle coordonne les travaux, quand elle ne court pas les fabricants de lin flamands pour obtenir un fil composé du même nombre de brins que celui utilisé au XIVè siècle, ou les colloques internationaux qui évoquent la broderie au Moyen âge ... " Notre affaire intéresse les spécialistes", affirme la Calvissonaise, la mine gourmande.

    Édith LEFRANC

     

     

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